vendredi 21 décembre 2018

Par ordre de préférence

Même si c'est absurde de classer des films aussi différents.

Quelques films 2018

Une Affaire de famille, Hirokazu Kore-eda : portrait d'une drôle de famille, en bas de l'échelle sociale, voleurs à l'étalage père et fils, employée de peep-show... qui se tiennent chaud dans le foyer de la grand-mère. On voit de la gentillesse, de la bouffe, des gestes attentifs, affectueux, et une petite fille maltraitée qui atterrit dans la famille. Et on découvre que rien ne va de soi dans cette famille. C'est une histoire de solitudes, c'est juste et émouvant.

Leave no trace, Debra Granick. Une adolescente et son père vivent clandestinement en quasi autarcie dans une forêt près de Portland, Oregon. Avec un minimum de contacts avec le monde moderne. Ils sont repérés et invités à se réadapter : toit, scolarité, travail...

Leto, Kirill Serebrennikov : rock underground à Leningrad. Un charme certain. Même si leur rock n'est pas très convaincant, les ambiances  sont intéressantes.

Burning, Lee Chang-Dong. Un jeune coursier prolo, une copine d'enfance  un riche jeune homme bizarre, la copine disparue, des granges qui brûlent... ambiance étrange

Une pluie sans fin, Dong Yue, 1997. À quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. La police piétine, Yu s'obstine. Pluvieux, sombre, et même noir.

I Feel good, Benoît Delépine, Gustave Kerven, avec Jean Dujardin, Yolande Moreau. Le démarrage est poussif et un peu convenu, avec le portrait de Jacques (raté ± délirant qui rêve de faire fortune) qui débarque dans la communauté Emmaüs dirigée par sa sœur. Le film se met à délirer joyeusement quand Jacques finit par embarquer les gars de la communauté dans un périple loufdingue en Bulgarie. C'est hilarant.

Cold war, Pawel Pawilowski,  en Pologne pendant la guerre froide, une jeune femme recrutée dans un orchestre folklorique, le maître de musique, une histoire d'amour qui devient impossible qd il choisit la liberté. Beaux acteurs, belle ambiance noir et blanc,  mais ce film n'a pas la puissance d'Ida, du même auteur.

L'insulte, Ziad Doueiri, A Beyrouth, de nos jours, une insulte qui dégénère conduit Toni (chrétien libanais) et Yasser (réfugié palestinien) devant les tribunaux. L'affaire prend une tournure explosive, tant elle affecte tout le Liban. Convaincant et intéressant.

BlacKkKlansman, Spike Lee. Comment un officier de police afro-americain réussit à infiltrer le Klan. Drôle, efficace

3 billboards, Martin McDonagh avec Frances McDormand qui s'en prend à l'inertie de la police locale dans l'enquête sur la disparition de sa fille 3 ans plus tôt. Sympa. Prévisible.

Le Grand bain, Gilles Lellouche. Canet + Amalric + Poelvorde... on peut se méfier, mais c'est plutôt plaisant, cette bande de branquignols plus ou moins ratés qui décide de participer à un championnat de gym aquatique.

Amanda, Mikhaël Hers. Touchante histoire d'une petite fille orpheline recueillie par son jeune oncle. Tout est juste et bien, la petite fille (Isaure ....) est extraordinaire, mais il manque quelque chose. Le résultat est un peu... convenu ? trop lisse ?

Première année, Thomas Multi, avec Vincent Lacoste, Wiĺiam Lebghil. L'effroyable 1ère année de médecine. Bien vu.

Pupille, le film fait apparemment le tour de la question de l'adoption sous tous ses aspects,  avec professionnalisme et justesse.

A Star is born, Bradley Cooper, l'émergence d'une jeune chanteuse timide (Lady Gaga) grâce à une rock star qui la prend sous son aile. Déclin de la rock star et ascension de la star. Très classique. Sans plus.

Under the Silver lake, David Robert Mitchell
À Los Angeles, Sam, sans emploi, rêve de célébrité. Sarah, une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement. S'ensuit une recherche et un dénouement abracadabrantesque. BOF. C'est toc.

En liberté, Pierre Salvadori. Malgré un concert de critiques enthousiastes, c'est une daube (le type condamné injustement sort de prison, la femme du flic -mort- qui l'a fait condamner... Je ne me souviens plus bien, sauf que c'est super lourd et poussif.)


jeudi 15 novembre 2018

Jean-Michel Basquiat et Egon Schiele, Fondation Vuitton

Pourquoi cette (confrontation ? juxtaposition ?) Egon Schiele/JM Basquiat ? Quel rapport entre ce dépressif obsédé de corps anguleux, de sexes béants, de ligne épurée, dont le minimalisme va à l’essentiel mais dans une noirceur et une radicalité sauvages ? Pour avoir vu de loin en loin, quelques peintures d’Egon Schiele ici ou là, je croyais que j’aimais ce peintre. Sa radicalité, justement, son intransigeance. Mais ici, à la Fondation Vuitton, c’est l’overdose, dans une lumière sépulcrale. Il reste ici ou là, quelques fulgurances, des œuvres d’une magistrale économie, qui sautent à la figure par la perfection de leur expressivité, mais l’impression générale est celle d’un relatif ennui. Certes, Le Monde voit dans ce rapprochement leur manière à chacun de briser les règles, certes, de s’affranchir de l’ordre académique ou moral, certes. Mais je vois surtout  ce qui les oppose. Là où Schiele peint ses prostituées, ses nus, ses femmes défaites, ses autoportaits nauséeux, là où exsude une profonde tristesse, Basquiat explose de vitalité créatrice, il associe, il assimile, il digresse avec une joie féroce. Ses peintures fonctionnent comme un rébus où déchiffer des intuitions, des associations, des fulgurances, Basquiat joue avec les formes, les références, les impressions, les instantanés, les obsessions, et l’ensemble donne une véritable joie à scruter, interpréter, changer d’avis, changer de sens de lecture, aller et venir dans la profusion, la pulsion créatrice en liberté. Quelques œuvres, apparemment épurées et simples ne laissent pas non plus d’intriguer, tant elles donnent de sens possibles à travers l’épure proposée.
Bref, j’aime l’un, l’autre pas (ou plutôt je ne l’aime plus, parce que j’y vois une œuvre et une âme entravées).


dimanche 9 septembre 2018

Musée Roybet Fould à Courbevoie


Musée Roybet Fould
 L'ancien pavillon Suède et Norvège, pour l'Exposition Universelle 1878 a été remonté dans le parc de Bécon par le banquier Achille-Fould. Il en a fait don, ainsi que du Pavillon des Indes, à ses deux filles adoptives Consuelo Fould (peintre) et George Achille-Fould.
La ville de Courvevoie a reçu l'ensemble en legs à condition de transformer le pavillon de Suède en musée consacré au peintre Ferdinand Roybet. Metro Pont de Levallois puis 10minutes à pied > Parc de Bécon à Levallois.


Pavillon des Indes



George Achille-Fould (Leon Comerre 1883)
Le marquis de Grasse au Tonkin, par Consuelo Fould

mardi 4 septembre 2018

Mademoiselle de Joncquieres ou Sheherazade ?

Mademoiselle de Joncquieres, Emmanuel Mouret, avec Cécile de France, Alice Isaaz, Edouard Baer. Joli film sur la vengeance d'une femme trahie par son séducteur
Sheherazade Jean-Bernard Marlin. Un jeune délinquant sort de son centre, rencontre Sheherazade, prostituée freelance, veut assurer son coin de trottoir.

Les deux films parlent d'amour, les deux sont bien, chacun dans son monde. D'un côté la langue de la conversation à la française, le siècle des Lumières,  le libertinage, la déchéance sociale, la vengeance...et l'amour. De l'autre, la délinquance juvénile, la misère sociale, la prostitution, le parler djeun... et l'amour.

Les acteurs de Marseille sont superbes, Cécile de France est parfaite, enfin sortie de son rôle de bonne copine, et Edouard Baer ne fait pas trop du Edouard Baer (quoique).
La jeune fille, Mademoiselle de Joncquières (Alice Isaaz,) est sublime

mardi 28 août 2018

Oil Pool et mousse

 Dans le cadre de FUKAMI :
https://japonismes.org/fr/officialprograms/%E3%80%8C%E6%B7%B1%E3%81%BF%E3%81%B8%E2%80%90%E6%97%A5%E6%9C%AC%E3%81%AE%E7%BE%8E%E6%84%8F%E8%AD%98%E3%82%92%E6%B1%82%E3%82%81%E3%81%A6%E2%80%90%E3%80%8D%E5%B1%95
 Etonnante video qui filme une chorégraphie (Solo exhibition) de Noriyuki Haraguchi dans un bain d'huile. Etrange contraste entre l'animal et le minéral, la gestuelle minimaliste, épurée. Magnifique et inquiétant.




Tout aussi étonnant, le sous-sol où prolifère une gigantesque mousse, qui prend des allures de glacier dans une lumière bleu électrique



Ça se passait à l'Hôtel Salomon de Rotschild, à l'angle de la rue Balzac dans le 8ème, un endroit bien classique vs des productions ébouriffantes.


vendredi 24 août 2018

Une valse dans les allées


Thomas Stuber. Pourquoi ce lyrisme dans la traduction du titre ? En allemand, c'est simplement "dans les allées". Les distributeurs se sont sans doute laissé emporter par la première séquence, qui esquisse en effet une sorte de ballet des transpalettes et autres chariots élévateurs à travers les allées de l'hypermarché. Mais de lyrisme, à part cet accès de légèreté, il n'y en a pas, tant l'univers est réduit aux travées de ce temple du discount quelque part au milieu de nulle part, sans doute la région de Dresde, avec juste une autoroute au loin, peut être pour suggérer qu'il existe un ailleurs quelque part.
Donc, le monde est tout petit, dans des couleurs plutôt glauques, un monde minimaliste où l'on ne voit quasi jamais la lumière du jour et où il s'agit de ranger et remanier les rayons à l'infini : prendre dans les réserves, ranger dans les rayons, recommencer. Et apprendre à conduire les engins. Le tout dans une totale économie de parole. D'ailleurs, il n'y a rien à dire. Bruno, le chef de Christian, le prend sous son aile pour lui apprendre le métier, il y a l'autre chef, avec qui Bruno dispute des parties d'échec, la machine à  café, et une timide romance sans parole, et quasiment sans faits ni gestes qui se dessine avec Marion, du rayon confiserie. Malgré tout, le lieu de travail est bien le seul endroit où se dessine un peu de chaleur humaine ou de fraternité ouvrière, ou ce qui en tient lieu. Comme le dit Christian, dès qu'ils rentrent chez eux, tous autant qu'ils sont, ils ne trouvent rien d'autre que la solitude dans le néant de ce trou perdu.
Curieusement, malgré le scénario minimaliste et les infra dialogues, le film est attachant et les personnages aussi, parce qu'avec cette économie de moyens, le réalisateur arrive à leur donner à chacun une personnalité et une épaisseur. Mine de rien, c’est assez profond et touchant. Et poétique, curieusement. Franz Rogowski (Christian) est assez fascinant, dans son mutisme, avec qqch qui fait penser à Joachim Phoenix.

mercredi 22 août 2018

Il faut lire Philip Roth

Ce qu'il y a de bien, quand un (grand) écrivain meurt, c'est qu'on s'intéresse enfin à ce qu'il a écrit. Ayant lu Portnoy il y a longtemps et sans enthousiasme, je me suis procuré 4 romans en 1 volume : Pastorale americaine, J'ai épousé un communiste, La tâche, Le complot contre l'Amérique.
Bien m'en a pris, j'ai passé un très bel été en compagnie de ces histoires, ces personnages, ces anecdotes, ces idées. C'est un formidable brassage où Philip Roth raconte "à tous les étages" : la société et la sociologie de Newark (sa ville d'origine) au fil des années, les valeurs de l'Amérique au sens noble (et au sens dévoyé, par exemple dans le triomphe de la pensée correcte, ou dans les manoeuvres politiciennes), le maccarthysme, l'engagement (diverses formes d'engagement selon qu'on est prolo, "marine", communiste ou professeur), les ressorts et les complexités de l'âme humaine, du couple, la fidélité à soi-même ou la trahison -les trahisons- Ça fourmille, c'est intelligent, drôle, impitoyable, cruel, nuancé. C'est une immersion dans une pensée et une culture riche, profonde, élaborée. C'est un livre qu'on dévore parce que c'est formidablement raconté et agencé, c'est puissant et symphonique, et on a aussi envie de s'arrêter pour réfléchir, approfondir ce qu'il raconte. Évidemment, je choisis la première solution pour aller au bout du récit en laissant au fil de la lecture des pépites qui interpellent, résonnent quelque part avec sa propre expérience. Bref cest un ensemble de romans qui ont une profondeur universelle et arrivent à donner de la densité à sa propre expérience du monde : P. Roth dissèque ce qui fait la trame de l'existence mais qu'on ne prend pas le temps, ou qu'on n'a pas la force ou le courage d'élucider, parce qu'on n'est pas écrivain.

Prochains sur liste : Opération Shylock et Le théâtre de Sabbath

jeudi 9 août 2018

Le Poirier sauvage

Nuri Bilge Celan. Quel adulte devenir ? Quelle vie choisir, si on peut parler de choix dans un univers borné par la pauvreté et la pénurie d'emploi. Le film raconte la promenade de Sinan dans un monde où il ne sait pas encore quelle sera sa place, tout en caressant l'idée de faire publier son livre et devenir écrivain.
Sinan rentre donc chez lui, dans une petite ville quelconque (apparemment, historiquement, c'est Troie) habité d'un mal-être mâtiné d'une légère misanthropie, où il inspecte les possibles d'un regard incomplaisant. Professeur ? Encore faut-il réussir le concours. Et le modèle du père n'est pas concluant. Flic, comme un pote ? Là au moins, il y a du travail. Écrivain ? On ne sait pas, et lui non plus, s'il n'est qu'un plumitif fumeux ou un écrivain en herbe. A propos de "devenir", il y a une scène inaugurale très belle avec une jeune fille du patelin, une amie d'avant, où il s'étonne qu'elle entre si "naturellement" dans l'ordre du mariage de convenance. Quel autre choix ?  "On avait l'avenir à portée de la main," dit-elle, et c'est déjà évanoui. Lui en est encore à l'orée des possibles, si rares et médiocres soient-ils. Il a encore envie de se prendre pour quelqu'un, croisant de sa hauteur les médiocrités ambiantes : le maire et sa langue de bois, l'entrepreneur local et sa haine des intellectuels vs l'esprit d'entreprise. Et dans cette entrevue foutraque qu'il extorque à un écrivain arrivé, on ne sait pas si le jeune homme fait preuve de culot et d'arrogance, ou de lucidité. Maladresse, fausse assurance, immaturité ? Il n'a pas les codes.
Le film interroge aussi la religion (savoureuse balade avec les imams), la paternité (son père instituteur aurait dû être respectable mais, joueur compulsif, il s'est discrédité et doit de l'argent à tout le monde), et la figure de la mère. A part les feuilletons télé qui font rêver, elle a une humanité et une sorte de résistance passive à toutes les usures. Et il y a la nature. Dans cette ambiance noire, la nature rayonne de beauté et de lumière. Dans ce maelstrom de tourments, d'amertume, de déceptions, de contingences, elle affirme sa permanence, son immuabilité à travers le passage des lumières , des intempéries, des saisons... La nature immuablement dure et belle, étrangère aux tourments des hommes, leurs lâchetés, leurs traîtrises.
Au final, quand Sinan rentre chez lui pour la deuxième fois, c'est quelque chose comme ça que le père semble avoir compris, faisant abstraction de son ego pour juste faire ce qu'il y a à faire. Comme sa mère depuis toujours, dailleurs. Et c'est apparemment quelque chose comme ça que Sinan a voulu écrire, avec ses histoires de ruralité et de poirier sauvage, comme une intuition de cette vérité.
La beauté du film, à part la beauté des images, c'est la justesse de la narration, un tissu ample, généreux, et à travers une trame générale ambitieuse, le fil de conversations cousues main : cst fou ce que ces gens ne parlent pas pour ne rien dire.

mardi 7 août 2018

Woman at war

Benedikt Erlingsson. Une merveille de film, de personnage, de poésie, de politique, de cocasserie. Cette femme ressemblerait à tout le monde si tout le monde décidait de mettre ses actes en accord avec ses convictions, donc elle ne ressemble à personne, parce qu'elle lutte toute seule et à sa manière pour la protection de la nature et de l'environnement. Donc, entre autres, avec ses petits bras, elle tire à l'arc pour mettre en panne l'électricité des pylônes haute tension, ou dejouer les poursuites d'un drone, et avec ses grandes jambes, elle arpente les solitudes de l'Islande pour échapper aux poursuites et rejoindre sa petite vie ordinaire de maîtresse de chorale, adepte d'une quelconque discipline orientale de meditation (yoga ? Qi qong ?). Le personnage, comme l'actrice HALLDORA GEIRHARDSDOTTIR sont une merveille de finesse et de détermination. Les situations sont racontées avec humour et légèreté, sans rien de didactique ni convenu. Ce film est un magnifique ovni.

vendredi 3 août 2018

Exposition Gutai au musée Soulages

Belle découverte (en plus du plaisir de voir Soulages). Gutai est un mouvement japonais avant-gardiste de l'après -guerre. En majorité des peintres "animés par l'idée de repousser les limites de cette technique "
Resultat : une production très diversifiée.
Grand plaisir de découvrir les oeuvres + une partie de l'exposition consacrée aux explications. Vraiment bien.
Ohara Kimiko 1958

Tsubouchi Teruyuki 1965



https://musee-soulages.rodezagglo.fr/oeuvres/exposition-gutai-lespace-temps/

https://musee-soulages-rodez.fr/oeuvres/exposition-gutai-lespace-temps/

https://www.lepetitjournal.net/12-aveyron/2018/10/15/mukai-shuji-est-venu-temoigner-de-lart-gutai-au-musee-soulages/#gsc.tab=0

https://ocula.com/artists/shuji-mukai/

 

dimanche 8 juillet 2018

Au poste

Ne rien lire avant d'aller le voir. Il faut se laisser prendre par surprise.
De Quentin Dupieux, avec Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig et une collection de personnages étonnants dans une normalité bizarre parce que tout est familier mais bizarre, comme si la réalité subissait des distorsions. Le ton est donné avec la première scène (un peu longue), qui laisse perplexe. Le cadre principal, un poste de police, est apparemment normal, mais pas tout à fait,  le commissaire (Benoît Poelvoorde) pareil, avec cette manière curieuse de mener l'interrogatoire. On est dans une sorte de réalité parallèle. Apparemment normale mais plutôt foutraque voire onirique -façon cauchemar- et même surréaliste. C'est le talent du film, cet apparemment normal frisant l'absurde, qui laisse le spectateur dans un entre-deux permanent, ne sachant à quelle réalité se fier.
C'est déroutant.

dimanche 1 juillet 2018

Have a nice day

Comédie noire d'animation chinoise écrite et réalisée par Liu Jian . C'est curieux comme les films chinois donnent une vision déprimante de la Chine, profondément matérialiste et avide, avec son lot de laissés pour compte du miracle du capitalisme à la chinoise. Un prolo (chauffeur) vole un gros paquet d'argent à son patron, un mafieux. S'ensuit une course poursuite pour récupérer l'argent, avec divers protagonistes qui interfèrent et s'emparent tour à tour du fric. Prétexte pour décrire des caractères : c'est struggle for life à tous les étages, pas l'ombre d'une hésitation pour voler et trahir à qui mieux mieux. L'avidité mène la danse. Quelques intermèdes savoureux (discours sur la liberté en 3 points) ou kitshissimes ( nous irons à Shangrila). Beau dessin (ligne claire) pour planter un décor sinistré, des paysages urbains plutôt pourris, et une réalité sociale qui ne l'est pas moins. Pas étonnant que les autorités chinoises n'aiment pas ce film.

samedi 30 juin 2018

Un couteau dans le coeur

Yann Gonzalez. C'est assez foutraque et plutôt drôle, mais je ne sais pas si c'était le but recherché, ni si c'est bien du 2nd (voire 3ème) degré. La balade dans le porno gay et l'ambiance fin des années 70 est décomplexée et amusante, avec un doux mélange de références porno fun, fantastique, thriller, phantom of paradise, et j'en ai certainement raté pas mal d'autres. Vanessa Paradis s'en tire bien dans cet improbable scénario. Bref, c'est inclassable et distrayant. Ou ridicule.

vendredi 18 mai 2018

Everybody knows

Asghar Farhadi. Ça commence bien, comme un film publicitaire sur l'art de vivre espagnol : beautés méditerranéennes, joie des retrouvailles, préparatifs de mariage, mariage, fête de mariage. Ouf. Tout ça est un peu long, un peu appuyé, mais bon. On attend poliment que ça commence. Mais ça commence à peine, avec l'enlèvement de la jeune fille, de poussifs retours sur les amours de jeunesse de Pénélope et Javier, les conditions dans lesquelles le patriarche à vendu son domaine... bref, on s'ennuie poliment en attendant que ça s'arrête. Mais les critiques y vont allègrement de leur 4* voire 5 *. Allez comprendre. Ça doit être l'effet Pénélope +Javier.

vendredi 11 mai 2018

François de Brauer : La loi des prodiges


Quel talent ! Comment un seul acteur arrive-t-il à faire défiler autant de situations, de dialogues et de personnages avec un telle virtuosité, dans un scénario hyper construit où il fait passer plein de réflexions sur le monde, depuis la naissance de Rémi Goutard, fils d'un artiste raté, jusqu'à son accomplissement : devenu député, il porte une loi pour l'élimination des artistes, engeance improductive, projet qui est débattu lors d'un débat télévisé contre son ennemi de toujours, Régis Duflou, artiste contemporain au mieux de sa cote.
Final onirique et grandiose, avec Goutard devenu maître du monde, l'espace d'un rêve. 
C'est intelligent, hilarant, et bluffant.
Au théâtre de la Tempête jusqu'au 13 mai.

mercredi 9 mai 2018

Jean Fautrier MAMVP



Jean Fautrier, Matière et lumière.

Il faut absolument voir au MAMVP (derniers jours) l'exposition Jean Fautrier, justement intitulée Matière et lumière. J'ai découvert hier et adoré ce peintre génial, subtil, elliptique, poétique.
Passé la 1ère salle avec de noires Tyroliennes et sa concierge (fascinante) où l'on se demande un peu à quoi s'attendre, puis des peintures-référence (lapin écartelé,  sanglier façon boeuf écorché, harengs... ça fait penser à Soutine ? Qui lui même digérait la peinture flamande classique ???), donc, après ça, ça commence en douceur, avec en particulier des portraits, sur la droite, étranges, intrigants, qu'on scrute en se demandant ce qu'ils disent, et puis ça continue dans cette attirance mystérieuse, comme s'il évoquait quelque chose de profond, intime, et inattrapable. Par exemple une nature morte de 3 poires, pas morte du tout, mais vibrante, onirique, lumineuse et assourdie à la fois, attirante.



Il y a aussi des paysages, assez méconnaissables, mais captivants, avec des arbres ou des forêts. Elliptique est un mot qui lui va bien. Il suggère, il y a forcément quelque chose de sous-jacent dans ce qu'il montre, et c'est cette navigation permanente entre plusieurs registres ou interprétations qui est fascinante. 
Il y a aussi une salle de dessins extraordinaires, tellement ce type est fulgurant, presque asiatique dans sa manière de tracer 3 courbes et deux traits pour dire l'essentiel.


Ses sculptures aussi sont impressionnates, inattendues, personnelles. Voilà, cet artiste est personnel, ce qui est le propre de tout artiste, mais lui l'est plus que quiconque. Il ne suit aucun courant, aucun -isme, aucune "peinturlure" comme il l'appelle. Il suit son exploration intime, et il excelle à la surimpression. Par moments mais dans un style radicalement différent, il m'a fait penser à Anselm Kiefer, qui donne volontiers dans la surimpression. Mais là où Kiefer y va de sa monumentalité, voire systématisme, Jean Fautrier est d'une poésie et d'une légèreté incommensurable. Tout en restant intime et profond. Voire inaccessible. 
La juive, par exemple, c'est bien mystérieux ce qui a bien pu le conduire à ça. C'est pourtant un magnifique tableau. Les Jeunes branches aussi, sont étonnantes, légères, aériennes, dans une ambiance de lumière verte. 



Et les Otages ne se laissent pas si facilement approcher :


J'ai adoré la salle des peintures-objets, boîtes, cartons etc ; c'est là qu'on comprend mieux sa démarche qui part du concret pour arriver à tout autre chose, et c'est fascinant de légèreté et de subtilité. 




Il faut regarder 2 ou 3 vidéos qui lui sont consacrées, où il apparaît tel qu'il est, concis, intelligent,  éclairé. Il raconte comme il aime aller vite quand il peint, parce qu'il a déjà tout conçu dans sa tête. (Ça doit être aussi une de ses différences avec Kiefer : ça m'étonnerait qu'il aille vite. Attention, j'aime bcp Kiefer, mais Fautrier est bluffant).
Les peintures de la fin sont plus difficiles d'accès, mais comme on est préparé par tout ce qu'on a vu avant, c'est très fascinant aussi, bien que plus chargé. Densifié. Dailleurs, l'une d'elles s'appelle Tourbes. La matière.

Mais c'est absurde de regarder ça en photo et en virtuel, alors que tout est dans la matière et la lumière qu'il en génère. 
Il faut voir cette expo. Merci MAMVP.

mercredi 18 avril 2018

Exposition à l'Atelier des Lumières, rue Saint-Maur



http://www.atelier-lumieres.com/fr/expositions

C'est une immersion en peinture et musique dans un ex-lieu industriel. On déambule dans cet espace très vaste pour regarder défiler sur les murs et le sol toute une composition de jeux d'images, de détails, de répétitions empruntées aux œuvres... Ce n'est plus de la peinture, et ce n'est pas du tout le même rapport qu'à un tableau, mais c'est assez bluffant. Il y a trois programmes, le plus long consacré à Klimt et la Sécession viennoise, le second à Hundertwasser (je ne connaissais pas - ni le peintre, ni le personnage - c'est superbe) et le troisième ressemble plus à la visualisation d'ondes sonores (quelque chose qui rappelle l'art cinétique puissance 1000). Plus abstrait, moins sensitif.

C'est proposé par l'équipe qui avait déjà scénarisé les peintures de Jérôme Bosch dans les carrières des Baux de Provence (j'ai regretté de ne pas avoir vu ça).
Eviter le week-end, ça vient de commencer et ça remporte apparemment un franc succès. Les familles viennent avec enfants (vacances oblige), qui ont l'air contents, eux aussi.
Et prendre son billet sur internet, ça évite la queue.

vendredi 30 mars 2018

Artistes à Suivre dans la Haute-Vallée de l’Aude.

Deux bonnes raisons de les découvrir l’un par l’autre : Artistes à suivre, ce sont des artistes contemporains qui exposent dans des « galeries éphémères » pendant 4 jours pendant le week-end de l’Ascension. Ce sera la 10ème édition cette année, et la manifestation monte en puissance avec en moyenne une cinquantaine d'artistes exposés chaque année. Ils seront 71 en 2018 (du jeudi 10 au dimanche 13 mai).

Comment ça marche ? Avec le concours des habitants et des communes qui installent des galeries éphémères : chez eux, dans des granges, des hangars, des lieux communaux...  pour y exposer peinture, dessin, gravure, sculpture, céramique, photographie, vidéo, installation... Il y a 3 à 10 lieux d'exposition par commune.

Artistes à  suivre invite à pérégriner de village en village pour découvrir ces artistes ; cette année, les 11 villages qui se prêtent au jeu sont : Alet-les-Bains, Bugarach, Cassaignes, Couiza, Fa, Granes, Peyrolles, Quillan, Rouvenac, St-Jean-de-Paracol, Serres, tous dans la Haute-Vallée de l’Aude.


C’est loin (de Paris), mais c’est près de Carcassonne, pour passer un très bon moment à découvrir de l’art contemporain en roue libre, et les artistes qui vont avec (ils sont présents dans leurs galeries éphémères) dans des paysages magnifiques, et les villages qui vont avec.

L'inauguration aura lieu à l’Abbaye d’Alet-les-Bains (magnifiquement ruinée), le mercredi 9 mai à 18h30, avec exposition du « Florilège » : c'est l'exposition-résumé qui présente une œuvre pour chacun des artistes présents à Artistes à Suivre, pour donner un aperçu de l’événement.
A vrai dire, pour l'avoir pratiqué l'année dernière, le Florilège est assez fouillis et ne donne pas idée de la qualité de ce que l'on peut découvrir après, en visitant les galeries éphémères. Mais c'est le lancement de la manifestation, et ça vaut quand même la peine. Et Alet-les-Bains est une jolie commune.

Bref, Artistes à Suivre, c’est de l’art contemporain en grande ruralité, ni marché de l’art, ni salon d’artistes locaux. Ce sont des découvertes et des rencontres dans une ambiance très agréable, avec aussi des restaurants et des buvettes éphémères, tenues par les locaux. Les artistes viennent de toute la France (et un peu d'ailleurs).

Les organisatrices :
Caty Pech 06 74 52 24 71 catypec@wanadoo.fr
Victoria Milroy 04 68 74 17 13 artistesasuivre@gmail.com

https://www.facebook.com/Artistes-%C3%A0-Suivre-179259415456951/

Pour les amateurs, le Sentier Cathare passe par là : http://randopyrenees.com/rando-pyrenees/le-sentier-cathare-gr-367
Et pas loin, il y a Limoux, avec quelques belles productions de blanquette, mais pas seulement, et oui, le mousseux peut être bon).




lundi 26 mars 2018

Mektoub my love

Est-ce qu'il faut se dire que Kechiche est un oriental (?) et que le temps n'a pas la même valeur pour lui. Ou est-ce que c'est mortellement long ? Est-ce qu'on peut supporter à l'infini les bavardages, dragouillages, ce temps interminable que les gens passent à faire du bruit dans un café, sur le trottoir ou à la plage, à décider s'ils feront ceci ou cela, s'ils iront ici ou là. Est-ce qu'on a envie de voir (longtemps et souvent) des jeunes se tourner autour, se toucher, s'allumer, (et un gros dragueur flirter avec une fraîcheur, gentiment allumeuse, mais pas vraiment consentante), des gens qui s'amusent à tenter leur chance et à se repousser gentiment tout en laissant venir. Est-ce qu'on a envie de subir au cinéma ce qu'on ne supporte pas en vrai, la lenteur de la vie, l'indécision, le fouillis des relations d'une bande, l'ennui et le bruit du groupe. C'est ça le film de Kechiche, le temps qui passe, une bande de copains, la famille qui va avec, les jeunes qui se draguent, s'amusent, se séduisent. C'est comme la vie, destructuré, ça manque de direction et de synthèse. Donc, c'est interminable et (assez chiant). Mais, le blabla, le bâton rompu, le "sur le vif" est remarquable de fraîcheur et de vérité. Les personnages, les situations sont parfaitement cernés. Les portraits de femmes sont magnifiques. Les mamas, tatas, cousines etc. Les actrices sont formidables. Tout est formidablement juste. Et formidablement long.
Sinon, il y a ce qui me gêne toujours chez Kechiche, cette insistance à la limite du voyeurisme à filmer les corps et les culs. La scène du début est très belle. Ophélie et Toni font l'amour et on sent que ça se passe très bien, après, on voit la jeune femme épanouie (son beau derrière aussi) et manifestement repue et c'est remarquable de réussir cette scène. Mais... Un tout petit peu trop ? On se sent voyeur, comme Amin d'ailleurs, troublé et voyeur. Mettons ça au crédit du metteur en scène. Mais après ? Cette profusion de plans cul, l'insistance avec laquelle il nous en met plein la vue. Comme s'il s'attaquait au vieux fond mateur que tout un chacun (homme et femme) nourrit sournoisement.
Allez, les hypocrites, matez et matez encore ces beaux culs à moitié nus qui ondulent sur la plage, qui se juchent sur les épaules des garçons pour des joutes dans la mer, le sex appeal de ces culs qui ondulent dans la danse, affichent le désir, offrent sans offrir. Les filles s'affirment, les garçons tournent autour, on prend, on donne... Et la naïve de service tombe malheureusement amoureuse. Aïe. Où finit le plan cul, où commence... quoi ?
A la scène dans la boîte, ça devient gênant, Ophélie accrochée à la barre à laquelle elle s'enlace, fait tournoyer son cul façon go go dancer. Hem. A l'ère du #balancetonporc et de la dénonciation de la femme-objet, on est franchement off-limites. Et on retrouve un agacement certain devant la manie qu'a Kechiche de se (nous) rincer l'oeil, sous prétexte de faire du cinema.
Mais bon, il réussit aussi des scènes magiques, comme la naissance de l'agneau. Et là, pour une fois, enfin, c'est l'émotion et le silence. Chut, pas de bruit dans un film qui filme le bruit, justement. Le bruit des gens.

vendredi 23 mars 2018

Ceija Stojka, La Maison rouge


Cest l'histoire d'une Rom d'Autriche. Elle se met à peindre en 1988, des décennies après que sa famille, comme les Roms, a été traquée par les nazis et enfermée d'abord à Auschwitz-Birkenau, Ravensbrück, Bergen-Belsen.
L'exposition montre d'abord la vie d'avant, en roulotte sur les chemins. Une vie harmonieuse.
Puis l'expérience des camps par une très jeune fille (elle a 10 ans). Là, c'est une marée d'impressions, de souvenirs, de témoignages de la survie dans les camps. Les images sont chargées, multiples, complexes comme les cauchemars, elles racontent une histoire sans chronologie, avec des surimpressions, c'est la complexité des émotions et des  expériences vécues par la jeune fille, la peur, la violence, la douleur, la faim, l'horreur, ce qui assaille encore sa mémoire et toute l'expérience de son existence.
C'est rare de rencontrer une œuvre aussi puissante, prenante, bouleversante. C'est un coup de poing au cœur, elle met en image l'innommable, et les images qu'elle produit ont plus de force que tous les mots qu'on a pu lire sur l'extermination et la survie dans les camps.☆
Au delà de l'oeuvre d'art, c'est l'exposition d'une âme, comme ces écorchés de Rembrandt ou de Soutine, et en plus, cette femme a une manière d'écrire extraordinairement simple et puissante à la fois.
La peinture ci-dessus, c'est après, il y a à nouveau la nature, d'une puissance extraordinaire, mais il y a aussi ces oiseaux, comme les âmes de tous ces morts qui accompagnent toute l'exposition et toute son âme, pour l'éternité.
"Toujours quand je reviens à Bergen-Belsen, c'est comme une fête ! Les morts volent dans un bruissement d'ailes. Ils sortent, ils remuent, je les sens, ils chantent, et le ciel est rempli d'oiseaux."

http://lamaisonrouge.org/fr/la-maison-rouge/

☆ C'est plus complexe, plus dense, plus riche, plus puissant que la parole ou que l'écrit

La vie d'avant, sur les routes 
La photo ne rend pas hommage à  cette vision du camp



Tout nous était interdit dans cette société, sauf de mourir. Et c'était à nous de savoir ce qu'on allait en faire de ce peu de vie, si on allait mourir ou lutter.
Ceija Stojka

samedi 17 mars 2018

Call me by your name/Appelle moi par mon nom

Luca Guadagnino. Une très  jolie daube : c'est convenu et gnangnan, chichiteux et maniéré. Terriblement artificiel. Dès les premiers plans, on s'attend au pire. La maison est parfaite, les parents sont parfaits, les gens de maison sont parfaits (Mafalda et Anchise, so chic), la décoration est parfaite, la cuisine est parfaite, les repas sur la terrasse sont parfaits, la piscine est parfaite, les vélos sont parfaits, la ville est sous ses meilleurs angles etc... Le jeune Elio est très convaincant (Thimothée Chalamet) : joli garcon, et un registre intelligent. Ce n'est pas le cas de l'étudiant américain, bellâtre caricatural dans la catégorie surfeur californien à mèche blonde impeccable, tellement sportif, tellement "nature", tellement too much, à l'américaine, qui fait irruption chez ces prototypes parfaits de bourgeois intello tellement cools et sympas, et tellement riches.
L'histoire avance avec une minutie conventionnelle, passablement ennuyeuse, même si c'est assez bien vu. Les émois adolescents, les filles, les garçons, la libido froleuse, les maladresses, les évitements, étreintes, dépucelages, baignades nocturnes... Une constante impression de déjà vu, si ce n'est que les émois amoureux touchent finalement/aussi les 2 garçons. C'est censé être bouleversant, c'est long, lent et ennuyeux. Et la copine de Thimothée aussi est parfaite.
Sauf l'étonnant dialogue du père avec son fils, à la fin. Chapeau, le père capable d'avoir une telle discussion avec son fils, capable de s'approprier l'expérience de son fils pour lui donner une (belle) leçon de vie. Et le fils capable d'entendre ça de son père. Comme s'il n'y avait entre eux ni barrière, ni retenue, ni gêne, ni pudeur. Trop beau pour être vrai.
Ps : les photos d'éphèbes de la statuaire grecque (au générique + au milieu du film) sont très belles/beaux. Ah oui, parce qu'on a aussi droit à la séquence "fouilles" et à l'émotion de sortir du lac une statue immergée depuis un naufrage, donc petite séquence didactique sur la statuaire de ces pédés d'Athéniens. Donc, ça va, on a la caution de l'Antiquité.

lundi 12 mars 2018

Émile Guimet et Félix Regamey en Asie

Une des peintures "photographiques" de Félix Regamey


Ouf il était temps, vu tout à fait par hasard le dernier jour de cette expo qui a beaucoup de charme et est pleine de curiosités. Une incursion très plaisante dans le voyage extraordinaire du curieux-savant-collecteur et du peintre.

http://www.guimet.fr/event/enquetes-vagabondes-le-voyage-illustre-demile-guimet-en-asie/

Des États-Unis au Japon et de la Chine à l’Inde, l’exposition évoque l’extraordinaire voyage d’Émile Guimet accompagné du peintre et illustrateur Félix Régamey.
En 1876, Émile Guimet (1838-1918), fils d’industriel lyonnais, retrouve aux États-Unis le peintre Félix Régamey ,communard et dessinateur de presse, (1844-1907)... rencontré quatre ans plus tôt. Tous deux entament alors un voyage au long-cour, décisif pour l’histoire du musée, qui va les conduire au Japon, en Chine, en Asie du Sud-Est, puis en Inde avant de retrouver l’Europe. Lors des différentes étapes, Guimet se renseigne auprès des érudits dans le cadre de son enquête sur les religions d’Extrême-Orient. Ces recherches l’amèneront à créer un musée pour lequel il acquiert de nombreux objets. À ses cotés, Régamey dessine des esquisses, un long travail à partir duquel, de retour en France, il réalisera de nombreuses œuvres à sujet asiatique.
Cf évocation de leur pavillon ( ?) à l'exposition Universelle de 1878 
une sélection de peintures, toiles grand format, photographies, dessins, objets personnels, échanges épistolaires. ..
« dix mois qui éclaireront tout le reste de nos vies ».

dimanche 11 mars 2018

Georges Michel, Le Paysage sublime



https://www.fondationcustodia.fr/Georges-Michel

Merci l'affiche du métro, c'est comme ça que j'ai  découvert Georges Michel, qui peignait quand les faubourgs jouxtaient encore la campagne.
Beau contrepoint aux paysages français de la BNF, balafrés de centres commerciaux, barres d'immeubles, voies express et autres stations service.
Mais l'essentiel, c'est que ce peintre est génial. Merci à la Fondation Custodia de le faire découvrir.






Willem von Swannenburgh